14/02/2024
Financement des institutions culturelles à Moutier : fin du réflexe interjurassien

03.02.2024

Le groupe UDC-UDF salue la décision du Conseil du Jura bernois (CJB) du 31 janvier relative à la fin du financement des institutions culturelles sur territoire jurassien à partir de 2026, date du transfert cantonal de Moutier. Il s’est agi d’une décision difficile, à l'image de celle du départ de Moutier. Il convient ici de rappeler qu’elle n’a pas été prise unilatéralement, mais a été précédée d’une longue phase de discussion avec les représentants jurassiens, qui sont restés étonnamment passifs et très peu enclins au compromis tout au long du processus.
Cette décision stratégique consacre le principe validé par les deux gouvernements consistant à mettre fin au réflexe interjurassien. Au niveau culturel cela se traduit par un principe simple : chaque canton finance les institutions sur son propre territoire. Rien n’empêche ainsi qu’une institution conserve de facto un caractère interjurassien de par son rayonnement et son importance. Ainsi, le CJB subventionnera à lui seul des institutions à caractère éminemment interjurassien situées dans le Jura bernois à l'image de l'Espace des troupes jurassiennes à Saint-Imier ou du fOrum culture qui déploie ses activités aussi dans le canton du Jura. Ce principe est d’ailleurs assumé par notre voisin jurassien, puisque celui-ci n’a montré que très peu d’intérêt à financer des institutions à caractère intercantonal situées sur sol bernois. Dont acte.
Par ailleurs, le Jura bernois continuera également de collaborer en bonne intelligence avec son voisin jurassien – nous le souhaitons vivement – sur le soutien coordonné de certaines institutions profitant à tous, à l’instar du Bibliobus, de la Société jurassienne d'émulation, de la Fédération jurassienne de musique ou encore de la Coordination jeune public.
Quant aux institutions culturelles situées à Moutier, nous sommes persuadés que le canton du Jura reprendra à sa charge le financement de celles-ci dans le strict respect de ses promesses et engagements de campagne, évitant ainsi de les mettre en péril. Il en va de sa responsabilité d’Etat de droit et de sa crédibilité de canton souverain, au passage grand défenseur de la culture francophone. Nous invitons à ce titre les institutions culturelles concernées à se rapprocher des autorités jurassiennes en cas de questions relatives à leur financement à partir de 2026.
Côté Jura bernois nous nous réjouissons de la normalisation de la situation entre nos deux cantons, et de pouvoir financer des projets culturels enthousiasmants sur notre propre territoire.
Ce changement de paradigme n’a rien d’un repli sur soi ou d’une attitude revancharde. D’un point de vue politique, il constitue ni plus ni moins que la mise en oeuvre des conséquences répétées dans le cadre des deux campagnes en vue du transfert de Moutier. D’un point de vue culturel, ce changement constitue indéniablement une opportunité unique de redynamiser la culture du Jura bernois et d’y voir émerger ou s’amplifier des projets novateurs. Une chance rare à saisir pour les acteurs culturels du Grand Chasseral.
La priorité de notre politique culturelle sera donc le Jura bernois, ce dont nous nous réjouissons pleinement !